CINÉMATOGRAPHE
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D.W. dogmatique
J'ai vu qu'on me considérait dogmatique. Devant mon miroir je me suis imaginé chien à la mine sévère, entre dogue allemand et Randolph Scott. Mais la grimace n’était guère convaincue. Puis en un Diogène autoritaire qui imposerait le manteau unique. Diogène fasciste ! Je n’étais pas concerné non plus mais j’avais compris le dogmatique être une sorte de chien de garde prédicateur qui vous fait courber l’échine.
Dressé à intimider ceux qui n’aboient pas de concert. A censurer donc le plus petit jappement discordant au nom de la pureté du Vrai langage chien.
Non que je ne tienne à mon idiome. J’y suis même tellement attaché qu’une ardente foi m’est nécessaire pour le maintenir contre vents et marées. Du dogmatisme, je l’admets, il en faut pour rester soi-même quand des concours d’excellence vous appellent à hurler avec les chiens-loups nominés.
Ou bien lorsque la question de la vérité voudrait se résoudre dans un débat contradictoire, toujours médiatique. On oppose par exemple les tenants du ouah ! en sol à ceux du ouah ! en si. Impossible de savoir qui l’emporte mais l’événement témoigne d’un bel éclectisme.
Consentir à la joute glapissante ?
Il ne suffit pas de se jeter dans la mêlée. Encore faut-il, pour être crédible, apparaître sur la scène publique.
Je ne me sens pourtant vraiment être moi-même que dans la gestation intérieure ; mais ouverte à mille apports invisibles. Des esprits de toute sorte et de tout temps circulent et se croisent dans ma niche cérébrale.
Si je dis, par exemple, que les chaussures sont inutiles à la bête, c’est péremptoire pour le partisan de l’animal botté qui, incapable d’imaginer ce qu’il a fallu de rencontres et d’années de travail pour en venir à une conclusion aussi simple, craint d’être délogé de sa certitude. Attitude dogmatique.
D.W. 23/08/09