Germaine DULAC
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La Coquille et le Clergyman découpage
Un clergyman se livre à des occupations absurdes initialement filmées trop serré pour être discernables : verser un liquide noir d'une grande coquille dans des ballons de verre à bouillir qui aussitôt sacrifiés vont grossir un monticule de débris de verre que vient recouvrir un nuage de fumée à la faveur duquel la caméra se déplace subrepticement en travelling pour déboucher en fixe sur la base d'un pilier noyé dans le mur. La fumée dissipée, elle reprend sa marche en panoramique rapproché jusqu'au bas d'une porte. Au recadrage en plan moyen de celle-ci un officier couvert de décorations passant dans l'entrebâillement s'avance à pas de loup face-caméra sous ralenti. Une plongée serrée dos-caméra du clergyman en action suivie d'un plan décadré, serré bas du corps, de l'officier à grands pas au ralenti évoque un espionnage. Ce que corrobore la contreplongée d'une voûte arquée voisine à laquelle est collé le militaire au-dessus du vide à plat comme un insecte prêt à s'élancer, se replaquant vivement après une tentative de redressement à quatre pattes. En alternance avec les vues en plongée de l'opération des ballons de verre, le voilà soudain en suspension verticale, en l'air sous l'arc et au-dessus du monticule puis, dans des plans distincts, en plongée aiguë au garde-à-vous au sol, dos au mur, puis retour à la suspension suivie du plan dos au mur encore, avant retour en suspension, toujours en alternance avec l'étrange activité du briseur de ballon de verre avec son vain contenu liquide. La coquille vient maintenant en surimpression sur le visage pensif du clergyman en plan serré avant de se trouver dans sa main, qu'il incline pour verser le liquide par le goulot du ballon. Le plan suivant raccordé en enchaîné prolongé, le recadre en plan-moyen assis, même occupation, l'officier se tenant debout derrière lui. Le contournant, celui-ci s'empare de la coquille, laissant l'autre désemparé. En plongée aiguë fixe et ralenti entrecoupé de plans de coupe sous différents angles du visage effrayé du clergyman, le militaire tenant la coquille horizontalement devant lui décrit un petit cercle à proximité du monticule situé en amorce à droite avant de s'immobiliser et de lever son sabre puis, après nouveau plan de coupe du clergyman au paroxysme de la tension du visage, en plan américain et contreplongée face-caméra, l'abattre, sans ralenti, sur la coquille.
La violence de l'acte se traduit dans une série de plans sous effets spéciaux, anamorphoses, basculements, floutages, scintillements, distorsions, vibrations visuelles affectant les divers éléments de l'épisode. Alors que l'officier s'éloigne au ralenti dos-caméra sous le regard atterré, en contrechamp, du clergyman, celui-ci se met en quête de le pister à quatre pattes comme un chien limier dans les rues de la ville. Lesquelles se succèdent par enchaînés longs, parcourues en travelling-avant. Elles sont suivies d'une série, en enchaîné toujours, de contreplongées des derniers étages d'angles de rue supposant un regard levé. Contre-focalisation en plongée lointaine à l'iris, du clergyman réduit à la taille d'un insecte, à quatre pattes au milieu de la rue. Quelque part dans la ville, une calèche. Le comportement du clergyman à quatre pattes se modifie comme s'il la sentait. La voilà franchissant un angle de rue. À un autre angle le clergyman s'avance avec circonspection et soudain se redresse sur les genoux avec un mouvement de recul en plan moyen puis serré, les mains crispées tendues devant lui. Plan serré des occupants de la calèche : la femme et l'officier. Plan du clergyman à l'angle de rue, s'élançant sur l'objectif mains crispées tendues devant lui. Une série de plans raccordés en enchaîné le montrent franchissant des angles de rue dans un sens puis dans l'autre, trottinant comme un garçonnet. Descendu de la calèche garée devant une grille, le couple, en plongée d'ensemble dans une église, se dirige au plan suivant vers un confessionnal éclairé d'un vitrail à gauche, alors qu'en parallèle le trottineur traverse une nouvelle série de plans de rues et escaliers raccordés par enchaînés. En plan moyen, l'officier occupe le confessionnal contre la grille derrière laquelle se tient debout la femme. Ensemble ils en approchent lentement l'oreille. Au recadrage en plan d'ensemble le clergyman vient se poster dos-caméra derrière une colonne au premier plan. Plan moyen de la femme. Contrechamp du clergyman cadré-épaules à profil droit perdu, le regard se tendant vers le fond. Gros-plan de ses yeux agrandis, sourcils froncés au centre d'un halo opaque suivi d'un gros-plan en plongée de la femme exprimant le ravissement. Le clergyman en plan moyen et plongée aiguë a un mouvement de recul crispé puis se tend à nouveau vers le hors-champ. Contrechamp du couple, tendrement joue contre joue, de part et d'autre du grillage sacerdotal. Au ralenti, mains crispées devant lui, le jaloux quitte sa colonne et traverse le champ, passant au hors-champ droit. Sous ralenti, il émerge du coin inférieur droit au plan suivant, les mains dressées fonçant en direction, situé dans le premier tiers gauche, de l'officier dans son isoloir, qu'il saisit à la gorge. Gros-plan de coupe de la femme toujours rayonnante. Gros-plan de l'officier, apoplectique, les mains de l'agresseur en amorce bas-cadre serrant le col. Recadrage en plongée aiguë des deux hommes, le militaire maintenant couvert d'un surplis de messe. Plan recadré plus serré avec changement d'angle suivi d'un autre de la femme énamourée regard droite-cadre. En accord avec le précédent, contrechamp supposé, par gros-plan de l'officier, l'air angélique, tourné gauche-cadre et suivi d'un bref retour au plan précédent puis d'un plan serré au centre d'un écran noir, de la tête du clergyman secouée par l'effort des mains et inclinée sur la diagonale montante. Passage par enchaîné à un autre plan par recadrage, où l'officier se dégage de l'étreinte. Serré-épaules en clair-obscur sur fond noir du clergyman sidéré. En contrechamp, gros-plan de l'officier s'anamorphosant avec retour au clergyman, incrédule. Retour à l'officier que le clergyman prend à la gorge, le dominant dressé de toute sa hauteur. Retour à la femme, même cadrage, dont le visage s'assombrit. En contrechamp la version angélique de l'officier déjà vue, à laquelle répond adéquatement la femme en champ. Mais à la version angélique en retour se substitue l'apoplectique en surplis suivi en contrechamp d'un gros-plan du clergyman, dont l'angle en plongée contribue à l'expression diabolique. Un gros-plan montre l'officier à nouveau en uniforme. Sous les secousses imprimées par l'agresseur hors-champ, le visage apoplectique se fendille. Sur le visage à nouveau lisse de l'officier, en surplis derechef, après un gros-plan du clergyman concentré sur son effort, une fissure verticale se forme au milieu de la face. Respiration haletante de la femme en retour. Gros-plan du clergyman concentré et jubilant. La tête du supplicié s'ouvre en v par le haut en deux moitiés symétriques. Plan-épaules, tournée droite-cadre, de la femme horrifiée. Plongée sur le clergyman tourné gauche-cadre, tirant l'officier, en surplis, par le cou. Plan fixe du vitrail voisin s'éclairant de l'extérieur. Retour à la femme qui, tournée à droite vers le confessionnal hors-champ, pivote de 180 degrés côté vitrail hors-champ. Gros-plan de l'officier en surplis toujours, tenu au cou par les mains en amorce, qui effectue la même rotation en entraînant les mains dans son mouvement. Gros-plan du clergyman orienté à l'inverse, effectuant la rotation dans l'autre sens. Retour au vitrail s'éteignant. Retour à la femme, moins éclairée, pivotant dans le même sens que le clergyman. Idem pour l'officier. Retour sur le clergyman en rotation inverse du précédent. Retour au vitrail avec fondu au noir. Plan de coupe nocturne en plongée d'une surface liquide brasillant. Tiré de l'isoloir par le clergyman, l'officier en surplis est, en plan moyen puis serré, tenu en l'air comme fétu avant d'être jeté au hors-champ gauche-cadre.
Ouverture à l'iris sur un ciel parsemé de nuages. Suivent divers plans de paysages marins : une falaise monumentale en contre-plongée, une surface océane, le môle d'un port d'où s'éloigne un petit vapeur, le ciel nuageux en enchaîné, vagues déferlant sur une plage. Plans subjectifs, supposément en contrechamp du clergyman debout sur une crête en contreplongée légèrement penchée. Survenu par insertion dans le champ à ses côtés, l'officier en soutane et surplis est pris à la gorge et, en trois plans, précipité en chute libre dans la nuée du haut de la crête qui prend l'aspect d'un décor de carton-pâte. Travelling vertical ascendant sur la falaise, puis deux plans successifs de la masse nuageuse parcourue en travelling ou panoramique descendant. Ce qui en tout cas laisse supposer que la crête était celle de la falaise.
Après fondu puis ouverture au noir, retour au confessionnal où la femme est à sa place de l'autre côté du grillage, le clergyman ayant pris celle de son adversaire. Plan serré de ce dernier prenant un air conspirateur les yeux tournés vers le grillage. La femme est toujours en plan-taille respirant fort, tournée vers le confessionnal. Retour avec changement d'angle du clergyman tourné vers le grillage maintenant visible. Il fait un grossier signe d'invite de l'index à l'intention de la femme. Plongée plan-moyen sur celle-ci debout contre le bord droit du cadre, isoloir rejeté hors-champ. Elle s'éloigne de quelques pas à gauche en lui tournant le dos. L'autre enrage de cette marque d'indifférence. Il se précipite hors de l'isoloir. La voici, plan-moyen face, puis le clergyman en plan serré-taille, devant l'isoloir, les mains crispées, regard tourné en direction hors-champ de la femme. Gros-plan de la femme au centre d'un halo opaque tournant par à-coups des yeux inquiets hors-champ, côté clergyman. Même composition en retour du clergyman, les yeux fixes, menaçants. En plongée, inclinée comme dévalant une pente vers la femme, il s'approche menaçant de ladite dont il arrache le corsage. Plan serré sur le haut du corps sans la tête. La main de l'homme entre dans le champ bas-cadre, libérant les seins en abaissant le linge de corps. Le plan est flouté un moment puis après point, les seins se recouvrent par surimpression d'un soutien-gorge formé de deux coquilles. En plan-moyen le clergyman arrache le magique substitut, qu'il brandit au plan suivant serré en plongée. Gros-plan sur la double coquille frémissant d'une vie propre, vitrail à l'arrière-plan.
Le couple ainsi malmené revient intact fendant lentement la foule, tournoyante à vitesse variable, d'un dancing en plans alternés d'ensemble et de détail (jambes ou haut du corps). L'ensemble de la piste est un moment incliné et mouvant. Le lustre porté au premier-plan en plongée tournoie, inclinaison et tournoiements faisant tangage jusqu'au vertige. La piste est dominée sur une estrade par deux trônes que le couple de l'église va solennellement occuper après avoir gravit les marches symétriquement, venant chacun d'un bord latéral opposé. Long flou puis point sur le clergyman debout le dos à une porte au fond, au centre en demi-ensemble, tenant devant lui la grande coquille dont un gros-plan suit en raccord par enchaîné. Plan de coupe serré d'un couple de danseurs s'embrassant sur la bouche avant retour au demi-ensemble du clergyman suivi du même sans le personnage. Plongée serrée sur les jambes des danseurs puis recadrage du demi-ensemble en plongée du clergyman, en garde, brandissant le soutien-gorge aux coquilles comme une épée. Retour aux "souverains" trônant impassibles, plan suivi du même plan sans eux raccordé par enchaîné. Plongée d'ensemble sur la piste de danse depuis le lustre, danseurs en arrêt, en réaction à l'occupation des trônes. Retour recadré serré du clergyman dont le regard se fronce. En contrechamp, reprise légèrement recadrée du plan de la porte en demi-ensemble mais avec la femme en chemise de nuit, cheveux dénoués, éclairée au centre d'un halo. Retour au clergyman, même cadre, de plus en plus tendu, lâchant son trophée. Gros-plan plongée de celui-ci sur le sol en damier et qui s'enflamme avant de s'évanouir. Plongée serrée sur le clergyman immobile et crispé, regard hors-champ. Il saisit au niveau des cuisses son manteau des deux mains, qui s'agitent. Recadrage en contreplongée aiguë sous les semelles à travers un sol de verre. Plongée serrée épaules, visage convulsé. Les deux pans du manteau s'allongent comme des traînes sur l'échiquier, plan en plongée serré. Recadrage d'un des côtés s'allongeant sur le sol en damier. Dans un plan de demi-ensemble en plongée, porte visible à l'arrière-plan, le clergyman sur le sol en damier s'avance en oblique selon la diagonale descendante, traînant les deux pans démesurés de son manteau. Il sort du cadre par le coin-inférieur droit. En raccord mouvement au fond d'une galerie en plan général il entre dans le champ par la gauche et parcourt face-caméra environ un tiers de la distance. Gros-plan en plongée par enchaîné, suivi en travelling droite-gauche du manteau distendu glissant sur le sol en damier puis, par enchaîné, plan en extérieur d'un chemin éclairé et cerné d'un halo opaque.
Suit en extérieur-jour, le plan général, fixe, d'un chemin de halage dans l'axe, bordé d'arbres à gauche et en courbe à droite au fond, le long d'un canal en amorce à droite. Au loin face-caméra, d'abord à peine discernable, la femme en robe longue blanche dont elle tient la traîne levée trottine face-caméra sur le chemin de halage, sortant par le coin inférieur droit. Même scène, recadrée à un autre point du chemin, avec le clergyman les bras tendus devant lui, logiquement la poursuivant. Elle se transpose ensuite de façon répétitive jusqu'au vertige sur un chemin boueux dans les labours, dont ils suivent alternativement la trajectoire face-caméra au premier plan en travelling-arrière puis dos-caméra en travelling-avant, elle tenant sa robe, lui les bras ouverts embrassant l'air. Série à terme ponctuée par quelque insert de focalisation interne où visage et corps de la femme s'anamorphosent de façon obscène, avec, notamment un très gros-plan en déformation de la femme tirant la langue. Accroché en suspension à une corde tendue que le cadrage incliné fait coïncider avec la diagonale descendante, le clergyman devient flou en s'anamorphosant puis, en décor intérieur tour à tour sombre et suréclairé en fonction de la disposition invisible des fenêtre hors-champ, court face-caméra en travelling-arrière, en alternance raccordée par enchaîné redoublé avec la femme, laquelle se perd dans un jeu de surimpressions mouvantes mêlant éléments d'architecture et ciel nuageux.
Fondu au noir et ouverture serrée sur une porte à barreaux dans la pénombre. Recadrage plus large, fixe, dévoilant en amorce la façade massive qu'elle perce. Elle s'ouvre sur le clergyman dos-caméra dont l'ombre se porte au sol sur la plaque de lumière venant de l'intérieur. Il fait quelques pas en marche-arrière, remplacé par enchaîné en plan demi-ensemble par un gros ballon de verre à pointe effilée et renvoyant une lumière intense, en équilibre impossible sur un socle parallélépipédique dressé en cippe. Gros-plan sur l'objet. Retour par enchaîné à l'avant-dernier plan où s'ajoute le clergyman face-caméra en marche arrière vers le ballon, l'index de la main droite plié faisant le signe de le suivre. Plan serré sur la main droite en action. Recadrage en plan moyen du même de 3/4 gauche cachant en partie le ballon sur son socle au deuxième plan. Soudain pris d'un air de dévotion, il mime des mains les formes féminines avant de s'immobiliser devant l'objet exposé. L'air maintenant agressif, il a des gestes menaçant, doigts crispés portés en avant. Il s'approche lentement, dos-caméra du ballon devant lequel il s'immobilise esquissant des gestes de bénédiction. Gros-plan du ballon de verre scintillant où s'inscrit le visage de la femme. Fermeture au noir.
Ouverture sur une série de variations raccordées par enchaîné, avec changements d'échelle du clergyman se comportant en conspirateur. En demi-ensemble fixe, surgissant d'un passage au fond à gauche, il s'avance face-caméra dans un couloir traversé de flux de lumière provenant d'ouverture latérales hors-champ en agitant triomphalement une clé dans sa main levée. Recadrage par enchaîné en gros-plan, jusqu'au très gros-plan flou, par défaut de point, de la main à l'approche de l'objectif. En plan moyen dos-caméra, il l'introduit dans la serrure d'une porte perçant un mur à base inscrite sur la diagonale descendante, qu'il pousse laissant passer la lumière de la pièce et ferme derrière lui passant de gauche à droite. Raccord dans le mouvement. Il ressort par un intervalle étroit entre deux murs éclairés disposés selon la diagonale inverse, si bien qu'il passe de gauche à droite pour disparaître droite-cadre. Au plan suivant même décor de porte sombre devant laquelle il hésite un moment en lui tournant le dos avant de l'ouvrir et la franchir d'un pas circonspect. Cut. Le voici de dos s'avançant dans le couloir en balançant la clé. Plan moyen de la porte sombre. Il entre dans le champ dos-caméra et se penche pour introduire la clé mais à gauche, tirant la porte au lieu de pousser. Le revoici en plus serré faisant irruption par un interstice du mur à gauche en plus serré, jouant avec la clé en la faisant danser d'une main sur l'autre et sortant gauche-cadre au premier plan (taille) après un petit virage. Plan moyen de la porte. Le clergyman entre droite-cadre, clé dans la serrure à droite, pousse à-demi la porte, entre et referme derrière lui. Plan moyen du clergyman coupé jambes, le dos à porte. Alors qu'il s'avance face en travelling arrière le plan devient flou un moment. Pensif et méfiant, il parcourt face-caméra le couloir en battant la paume opposée de la clé dans la main droite. Plan moyen de la porte, lui en train de pénétrer gauche-cadre. Serrure à droite, porte tirée. Nouveau décor aussi nu, plus éclairé. L'ombre du clergyman à l'approche hors-champ s'anime sur la paroi à gauche. Il pénètre gauche-cadre et traverse le champ de gauche à droite, balançant sa clé. Plan à multiples surimpressions animées, sorte de synthèse de toutes les variantes des panneaux de couloir.
27:15 Enchaîné. Approché en travelling louvoyant en plan d'ensemble, le couple "royal" figé comme des statues au fond d'une galerie est espionné par le clergyman en plan serré. En contrechamp, s'enfuyant à la suite d'un regard jeté hors-champ, la femme et l'officier sortent droite-cadre. Ils surgissent au petit trot du fond du couloir en plan fixe, sortent gauche-cadre au premier plan, suivis à distance par le clergyman laissant le plan vide qui se floute.
27:44 Retour au chemin de halage, même cadre, fixe, les fuyards, distants de face trottinant, elle tenant sa traîne, coupent à travers le talus bordant le chemin et sortent au premier plan gauche-cadre. À un autre niveau du canal, le poursuivant sort droite-cadre. Plan flou du couloir où entre le couple dos-caméra (point) gauche-cadre trottinant, qui sort droite-cadre par un couloir transversal éclairé. Le poursuivant, même trajet, mais en flou. Fondu au noir.
Ouverture sur plan vide indéterminé. Enchaîné plan de quatre paires de bras en amorce autour d'une table sur laquelle frappent les poings. 28:25 Voici maintenant le clergyman balancé sur un hamac suspendu au bord supérieur et au haut du bord droit du cadre, dans le décor indéterminé précédant le plan de la table martelée. Il se lève et sort par la porte à gauche. Cut. Sur le pont d'un voilier, plan d'ensemble de l'officier enchaîné à moitié assis sur des caisses à proximité d'un grand mât sur lequel, venant du hors-champ gauche le clergyman vient s'adosser. Plan moyen de l'officier. Plan-taille du clergyman adossé au mât, l'air rêveur. Il abaisse un regard attristé avant de se tourner lentement à sa gauche, dans la direction où se trouve l'officier. Enchaîné sur plan serré-épaules en contre-plongée de l'officier qui lève la tête pour recevoir sur les lèvres un baiser de la femme surgie de nulle part, en suspension au-dessus de lui. 29:50 Plan d'ensemble raccordé par enchaîné montrant le baiser virtuel sous les yeux du clergyman dont les mains se crispent au bout des avant-bras qui se tendent en avant. Gros-plan du clergyman regard tourné à gauche, ramenant la tête face avec un air outré. Enchaîné sur gros-plan des deux mains crispées en posture d'étranglement se rapprochant en surimpression sur le cou en gros-plan de la femme.
Les mains se desserrant un peu, au cou se substitue l'image tournante, sous éclairage palpitant, d'une construction hétéroclite en formation se dressant peu à peu sur l'eau avant de s'effacer progressivement jusqu'à fermeture au noir. 31:13 Plan plein-cadre surface océane nocturne brasillant puis écran noir. Plan moyen distant dans la pénombre du clergyman, visage éclairé ou s'inscrit soudain à l'avant-plan coupé bas-cadre le même visage en même temps qu'un groupe de lames minérales verticales palpitant et se reflétant dans une surface liquide mouvante dans la moitié gauche de l'écran (esthétique du rêve), le plan antérieur s'effaçant. Cela se développe en jeu de substitution de formes géométriques palpitant comme liquéfiées au milieu desquels un éclairage finit par révéler un voilier à plusieurs mâts. L'écran divisé en deux dans le sens de la hauteur oppose au visage situé en bas à gauche une composition rocheuse géométrique à droite plongeant dans une surface liquide agitée, et qui se mue en multi-mâts distant en plongée, bientôt isolé sur l'eau agitée de vaguelettes. Le voilier disparaît laissant l'eau ondulante un moment avant de disparaître. Reste la seule tête sur laquelle danse une flamme légère qui peut aussi bien être un reflet liquide. Fondu au noir. À nouveau surface liquide brasillant plein-cadre en plongée oblique. Après écran noir visage couché en gros-plan du clergyman auquel succède après fondu au noir des volutes de fumée entre lesquelles s'édifie à nouveau le bâtiment, une espèce de château, sur un îlot circulaire. Retour par enchaîné au visage, yeux clos, auquel se surimpriment des reflets mouvants, puis une sorte de voile entre le bord-cadre gauche et le visage, parsemée de paillettes en vibration, le tout finalement absorbé par les nuages. 33:50 Lesquels dévoilent en se dissipant, en plongée, l'îlot au château dans un paysage de falaises hérissées de lames verticales irrégulières. Le grand voilier émerge ensuite de la masse nuageuse aux approches de l'îlot. Plan de ciel nuageux puis fondu au noir.
Le ballon de verre scintillant sur son socle est exposé au centre d'une grande pièce. Une équipe de femmes de ménage survenant en tablier et armées de balais et plumeaux se met en devoir de récurer. Entrée la dernière la femme ou son double maintenant en noir et cheveux courts se tient au centre, de profil droit, le dos au ballon exposé, tenant sous ses yeux un livre ouvert, qu'elle abaisse. Un gros-plan la montre pensive au centre d'un halo. Ce qui fait lien avec le plan suivant en plongée d'ensemble d'une femme munie d'une raquette s'approchant à pas hésitants d'un homme équipé de même. Après un plan en plongée traversé de part en part par un clergyman en chapeau derrière une grille de jardin, retour à la femme pensive en présence d'une, puis deux, puis trois femmes de ménage s'affairant autour du ballon de verre dans lequel s'inscrit la tête du clergyman. Enchaîné, recadrage en plan d'ensemble de la pièce. La femme en se tournant vers la troupe ménagère en action fait un signe de la main. Toutes se figent, les yeux convergeant sur la gouvernante. Dans le regard porté au loin de ladite recadrée en plan moyen, main toujours levée, se lit une inquiétude que confirme le rythme de sa respiration. Elle se traduit en écho, après retour par enchaîné au plan d'ensemble, dans le comportement des femmes de ménage se précipitant vers la sortie, tandis que par une autre porte un groupe d'hommes pénètre et va se disposer en ordre autour de la femme dont la main reste levée. Plan de coupe de la femme à la raquette passant devant l'homme, et retour de l'assemblée des hommes autour du ballon, devant lequel se tient de 3/4 dos un religieux en soutane qui n'est autre que l'officier. Les deux portes livrent passage, l'une à la femme en robe à traîne derechef, l'autre au clergyman. Ils s'approchent ensemble du ballon face au "prêtre" de l'autre côté. Leur succèdent les femmes de ménage qui s'alignent au garde-à-vous à gauche en angle droit par rapport à la ligne des hommes face-caméra à l'arrière-plan. Suit un recadrage plus serré mettant en valeur le nouveau couple, sur lequel le prêtre amorce un geste de bénédiction.
Très gros plan du visage du clergyman enfoncé jusqu'aux ailes du nez dans le bas-cadre. L'image de l'île au château se forme en surimpression au niveau de son lobe frontal gauche, et les formations rocheuses animées de reflets liquides, de même, au lobe droit. Le visage s'efface après avoir été totalement envahi par les reflets palpitants, auxquels se substitue après fondu au noir une vue en plongée du grand voilier sur l'océan en plan général, parcouru d'ondes lumineuses. On voit ensuite le clergyman, sans tête, portant un paquet sphérique effilé au sommet, descendre à pas enfantins, pied gauche rejoignant le droit à la marche inférieure d'une échelle de meunier. Fondu au noir puis grande salle floue. Le point dévoile la ligne des femmes de ménage formant angle droit avec celle des hommes face autour du socle vide, sur lequel apparaît le paquet sphérique. En même temps, face, le clergyman en retire l'enveloppe qu'il laisse choir à terre. Un travelling latéral serré des deux rangs fait défiler les visages mécontents des assistants. Dans un retour au plan d'ensemble, l'assemblée s'évanouit à l'exception du clergyman debout face au socle surmonté à nouveau de sa sphère pointue qui 38:03, soulevée, en plan-taille, lui échappe des mains, éclatant au sol en plongée serrée au plan suivant, libérant la tête qui était à l'intérieur.
Les mains toujours tendues, en plan moyen par enchaîné en plongée, se déplaçant un peu à gauche, le clergyman, voit la coquille se matérialiser entre ses mains. En se baissant la tenant pendante d'une seule main, il la fait disparaître bas-cadre, mais aussitôt un enchaîné la fait réapparaître en plan serré coupé haut et bas dans sa main droite. Retour par enchaîné du même penché, le menton au ras du cadre. Il se redresse lentement les mains toujours hors-champ, se rematérialisant en enchaîné à côté de lui-même en plan moyen, 3/4 face, coquille dans la main droite, main gauche crispée. Plan serré-épaules, l'air expectant. Les yeux s'agrandissent, les sourcils se soulèvent. Plan américain de dos par enchaîné, la coquille pendante à la main droite. Il lève la tête en arrière puis balance la coquille au-dessus de lui. Plongée totale par enchaîné serrant sur l'ensemble de la coquille et du visage levé. La main horizontale paume en bas tenant la coquille au bout du bras vertical émerge de la manche noire sur fond noir à droite. Dans la coquille reflet du visage, lequel levé est en amorce bas-cadre sous la coquille. S'y substitue par enchaîné un gros-plan de la coquille tenue, emplie du liquide noir en train de se vider (elle est donc inclinée par la main visible). Enchaîné entre le visage et son reflet, qui se conclut par une plongée aiguë en très gros-plan du clergyman absorbant le liquide versé par la main. Le plan met en relief le nez enjambant la coquille, dressé sur le visage levé en amorce bas-cadre, inscrit dans le quart inférieur droit du cadre et penché selon l'axe de la diagonale descendante. Fondu au noir. Fin.